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Myriam Cocheteux et André Dusart Enseignants

Myriam Cocheteux et André Dusart : transmettre avec passion

 
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A l’origine du projet Ressource Humaine il y a le désir de partager les chemins de vie de Hyérois qui nous inspirent, par la passion avec laquelle ils exercent leur profession et par leur engagement dans la communauté. Il semblait évidemment indispensable d’inclure des enseignants dans notre galerie de portraits, tant il nous semble qu’ils incarnent parfaitement ces archétypes.

En ces temps où, au-delà de ses missions éducatives, l’École se trouve investie de plus en plus de missions de cohésion sociale et d’intégration, les ressources humaines et matérielles allouées semblent toujours insuffisantes au regard des charges qui pèsent sur la fonction. La vocation s’essouffle et les candidats sont de moins en moins nombreux chaque année. Alors nous avons voulu questionner deux jeunes enseignants Hyérois aux parcours très différents sur ce qui les a conduits à s’engager sur cette voie, et à faire de leur vocation leur profession. Rencontre inspirante avec Myriam Cocheteux et André Dusart, deux enseignants emblématiques de leur métier par leur engagement et uniques par leurs parcours atypiques.

« Donner envie aux enfants d’aller à l’école tous les matins. »

Myriam est institutrice en école élémentaire, André, quant à lui, est AESH en école maternelle et se prépare à passer le concours pour devenir instituteur. Si leurs parcours et leurs personnalités sont très différents, ce qui les unit, au-delà des liens qui soudent ce couple, est sans aucun doute une véritable passion pour la transmission.

Lorsque l’on interroge Myriam sur ce qui la motive au quotidien, elle répond sans hésiter : « Mon objectif c’est de donner envie aux enfants d’aller à l’école tous les matins. » Donner envie d’apprendre, éveiller la curiosité de ses élèves et les faire gagner en autonomie, guident le travail de Myriam.

 Adolescente elle choisit d’entreprendre des études en école d’ingénieur. Elle ressent à l’époque une envie de prolonger une histoire familiale, de créer le lien avec le parcours de son grand-père autrefois ingénieur à la tête d’une usine textile dans le nord de la France. Mais malgré toute la rigueur et la détermination dont elle fait preuve, le parcours pour devenir ingénieur textile se révèle finalement peu gratifiant d’un point de vue personnel. Chez Myriam pointe une envie de plus de créativité et d’humanité pour s’épanouir dans son travail. C’est là que l’idée d’enseigner se fait jour.

 

Enseigner, un exercice de créativité globale

Revenue à Hyères depuis trois ans, elle enseigne dans une école située en zone REP (Réseau d’Éducation Prioritaire), où les classes comprennent un nombre d’élèves limité. Dans sa classe de CP, ils sont 15 enfants aux profils très différents et son expérience du travail en ateliers tournants leur permet de collaborer, confronter leurs idées et échanger, trouver des solutions au sein du groupe.

Le CP étant la classe charnière ou l’apprentissage de la lecture s’opère, le confinement du printemps dernier a été une réelle épreuve pour maintenir la motivation active chez de nombreux élèves. Certains avaient besoin du cadre de l’école pour pouvoir rester dans le rythme, mais avec la participation active des parents et une implication quotidienne dans la création de contenu et le maintien du lien avec les élèves et les familles, l’expérience s’est révélée dans l’ensemble positive pour Myriam.

Elle travaille sans manuel, mais à partir d’un livre, d’une histoire qu’elle choisit soigneusement et dont elle décline les péripéties pour faire naitre un contenu pertinent dans les différents domaines à étudier : maths, sciences, histoire… L’exercice n’est pas toujours facile et demande parfois des adaptations, mais c’est dans cette action créative que Myriam voit la valeur ajoutée de son travail. Elle essaye d’intégrer au maximum dans ses cours les expériences qu’elle tire de ses activités extérieures, qu’il s’agisse de ses voyages, des expositions ou des spectacles auxquels elle assiste, tout est matière à élaborer un contenu unique à proposer aux élèves.

Une approche holistique de l’enseignement qui est à rapprocher de la vision qu’André a de son métier.

Accompagner les élèves en situation de handicap

Passionné de musique et de skateboard depuis l’adolescence, André a participé activement à la création du skate-park de Hyères il y a 20 ans. Il ressent dès le départ le besoin de transmettre sa passion, qu’il concrétise ensuite par l’obtention d’un Brevet d’État d’Éducateur Sportif. Il réalise, en parallèle, des missions au sein de la Villa Noailles, poursuit ses études et obtient un DEUG d’anglais. Mais c’est la musique, au sein du flamboyant groupe glam-rock Mystik Motorcycles qu’il a fondé avec ses copains d’enfance, qui va le mener jusqu’au Canada où il participera à une tournée de six mois. Un voyage initiatique dont il revient avec une envie de partager de nouvelles expériences.

Il choisit de revenir à la transmission et décide d’accompagner des enfants en situation de handicap dans la poursuite de leurs études en passant son diplôme pour devenir AESH (Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap)

A Paris, il intègre l’équipe d’une classe ULIS (Unité Localisée pour l’inclusion Scolaire) au sein du Lycée/Collège Buffon. Cette classe propose à des collégiens soufrant de troubles visuels de suivre le programme en bénéficiant d’adaptations leur permettant d’acquérir les connaissances attendues en tenant compte de leurs besoins spécifiques.

Pendant cinq années André va y accompagner des adolescents mal ou non-voyants dans toutes les matières et activités d’apprentissage en cherchant des solutions avec l’équipe enseignante pour adapter les supports, les expériences, en modifiant du matériel pédagogique. Il retrouve là un public d’adolescents, aux profils proches de ceux qu’il a pu former dans ses activités d’éducateur sportif et avec lequel il entretient des relations d’échange faciles et noue des liens au-delà des matières académiques, autour de la musique, de l’art, des voyages. Une expérience riche où il s’est senti maitre de la direction des classes dont il a eu la charge et qui lui a donné envie de préparer le concours pour devenir Instituteur.

 De retour à Hyères depuis trois ans il accompagne aujourd’hui en maternelle un enfant de trois ans atteint d’un syndrome autistique. Des liens nouveaux se créent dans cet accompagnement très différent de ses premières cinq années passées avec des collégiens. Pour André cela renforce la certitude qu’il doit aller plus loin en proposant, à tout type d’enfant, sa propre approche pédagogique en devenant à son tour Instituteur.